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Photo du rédacteurAlison chez Délassa

Histoire d'une addiction



Récit sur l'alcoolisme

Pascal Cary, qu’est-ce qui vous a poussé à écrire L’Enfant du Goulot ?

Une envie, un besoin, le souci de l'aide à l'autre et de transmettre le message de mon expérience au plus grand nombre, avec l'espoir que le maximum de personnes puissent y puiser des solutions pour sortir de leurs problématiques addictives.

Vous avez connu l’alcoolisme il y a combien de temps et pendant combien d’années?

L'alcoolisme fait partie de ma vie depuis ma naissance, j'y suis "tombé" complètement dès l'âge de 14 ans et pendant 10 années très intenses. Cela fera bientôt trois décennies que je suis abstinent.

Quel a été votre déclic pour arrêter et surtout comment avez-vous fait?

Je ne possédais pas grand-chose, voire rien, mais le peu que j'avais j'y tenais énormément et je ne voulais pas le perdre. Celle qui deviendrait ma femme plus tard, était bien entendu au premier plan. Je me suis alors rendu, après d'énormes péripéties, chez les Alcooliques Anonymes où j'ai participé et surtout écouté les partages des autres et ce à la façon des mourants.

À cette époque je n'imaginais pas la force et la puissance du groupe auquel je me suis rattaché comme à une bouée. Autant ma vie dans l'alcoolisme était rythmée par le besoin de boire, autant je me suis investi totalement dans ces réunions, car je savais inconsciemment que c'était là que se trouvait mon salut.

Est-ce difficile de rester abstinent dans une société où on n’est pas sociable si on ne boit pas?

Pour moi personnellement non ce n'est pas difficile, bien sûr au début il faut être extrêmement prudent car l'alcool est partout. Par la suite il faut toujours rester vigilant, mais l'abstinence permet d'avoir une vie sociale tout à fait ordinaire, aujourd'hui ne pas boire, tout du moins dans le milieu que je fréquente, est tout de même rentré dans les mœurs.


Trop d'alcool nuit à votre santé et à votre famille

Vous êtes très actif aux Alcooliques Anonymes, vous y voyez des gens de tous les milieux?

Oui au cours de mes années AA j'ai rencontré toutes sortes de personnes de tous les milieux sociaux, cela va de la personne dans la rue au chef d'entreprise, il n'y a pas de frontière à l'alcoolisme.

Il y a autant d'hommes que de femmes et surtout une recrudescence très importante de la jeunesse (à partir de 21 ans), avec bien souvent plusieurs dépendances (drogue).

La définition de Larousse pour ‘comportement addictive’ est "comportement répétitif plus ou moins incoercible et nuisible à la santé (toxicomanie, alcoolisme, tabagisme, boulimie, anorexie)". Êtes-vous d’accord et y a-t-il des addictions à ajouter?

Oui l'addiction est un comportement répétitif chronique et il est bien entendu que celles que vous citez sont des addictions importantes. Mais les addictions comme le jeu, le sexe, les écrans, sont aussi connues et se soignent également comme les autres.

L'addiction est présente dès lors que cela devient plus un besoin irrépressible qu'un simple plaisir.

Quels sont les signes d'une addiction chez quelqu'un?

Dès lors que "l'addiction est présente" les premiers signes apparaissent quand cela devient des pensées obsédantes bien avant de consommer. Dès que j'ai cessé de boire je me suis interdit toute activité qui pouvait devenir addictive, comme le jeu au sens large, par exemple.

Dès l'instant où il y a un comportement excessif et addictif, le fait de ne pas se l'avouer et donc de mentir à soi-même, est un élément majeur à prendre en compte. Il faut vouloir arrêter pour soi d'abord et pas pour quoi que ce soit d'autre, y compris des proches.

Pascal, si on a quelqu’un dans notre entourage qu’on soupçonne d’être ‘addict’, comment l’aider, déjà il faut qu’il se l’avoue non?

Oui il est essentiel que la personne addict le reconnaisse et demande de l'aide, sans cela rien n'est possible.

L'aider c'est déjà lui faire prendre conscience que l'alcoolisme est une maladie incurable et mortelle mais nous avons aujourd'hui à notre disposition des programmes de rétablissement comme celui des AA. Ces programmes permettent de se soigner et d'avoir une abstinence et donc une vie heureuse sans faire usage d'autres "paradis artificiels".

Votre livre peut-il servir de ‘déclic’ pour ces personnes même si leur addiction n’est pas l’alcool?

Oui, le livre peut servir de révélateur sur l'addiction concernée et cela peut servir en effet de déclic car c'est avant tout un message d'espoir. J'ai déjà, dans mon entourage, des personnes qui avaient un souci d'addiction et qui après la lecture de mon livre ont réussi à se soigner.

Je sais que vous êtes pratiquant des médecines douces et j’ai bien compris que le corps garde des lésions de toute addiction, lesquelles?

Oui en effet le corps a une mémoire de tous les traumatismes subits lors de l'addiction. Ils peuvent être nombreux et variés en fonction de la nature et la force de l'addiction. Chez beaucoup de femmes notamment, leurs corps ayant subi diverses lésions surtout sexuelles, il faut alors à ces dernières retrouver leur dignité perdue. Le programme des AA permet aussi cela.

Pour vous, les soins en magnétisme et même les massages Ayurvédiques sont préconisés pour aider une personne abstinente à détendre leur corps et leur esprit?

Oui non seulement détendre mais cela peut représenter un apport thérapeutique bien que ces soins restent complémentaires aux soins médicaux. C'est toutefois très bénéfique et non négligeable pour permettre d'avoir une vie plus en accord avec "soi"!

Si votre livre nous intéresse, où pouvons-nous le procurer Pascal?

Le livre est pour l'instant uniquement en vente par internet, on peut le trouver sur le site de mon éditeur Edilivre ainsi que sur différents sites marchands (qui vendent des livres), Alison n'a pas souhaité faire de la publicité pour ces sites, je comprends.

Le mot de l'éditeur : "Finalement ce n'est pas des cuites que j'ai prises mais une défonce interminable pendant quasiment dix ans". Ce récit se propose au lecteur comme une expérience choc, sans ménagement ni compromis. Ni édulcoré, ni condescendant, il se fait fort de donner à voir, dans une parole juste - exacte comme équitable - une tranche de vie, heurtée, ballotée mais rescapée.

Le petit mot d’Alison : Pour avoir lu le récit de Pascal, il est brut, pourquoi mettre les formes quand il raconte la souffrance avec son cœur? Mais il nous livre une réelle envie de s’en sortir et sa lutte quotidienne contre ce monstre qui voulait sa défaite. Un récit touchant, qui vous tord les tripes et crée un électrochoc à ceux qui ont en besoin. A lire absolument. Vous pouvez trouver Pascal sur Facebook également ici.

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