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Photo du rédacteurAlison chez Délassa

Constellations Familiales - une approche (1)



Souffrances générationnelles

Témoignage d'Elisabeth Lamart (thérapeute en psychogénéalogie et Constellations Familiales)

Qui n'a pas souffert un jour ou l'autre d'une situation dont on a l'impression qu'elle ne nous appartient pas? Se trouver tiraillé entre deux décisions souvent sous l'oeil inquisiteur des membres de notre famille. Et voici de nouveau le fameux dilemme entre l'envie pressante "d'être soi-même" et rester en fidélité inconsciente face à notre clan; car on a plus souvent tendance à supporter une situation inconfortable pour nous que de braver les "qu'en dira-t-on" de nos proches.

Pourtant, régulièrement ces "situations", nous confrontent à des points de vue personnels contradictoires qui nous empêchent d'être vraiment qui nous sommes. Nous avons tous un héritage familial plus ou moins lourd à porter et à continuer à transmettre...

Souvent ces non-dits sont transmis depuis plusieurs générations et nous sentons un poids palpable sur nos épaules et des répétitions récurrentes que ce soit dans les difficultés à former un couple, ou de la violence perpétrée sur les femmes de son clan, ou sur des enfants. Des morts violentes cachées ou sous-entendues etc...Le petit grain de sable insinué là-haut dans ma génération devient au fil du temps un véritable rocher à trainer. Le fait de ne pas se sentir à sa place n'est pas anodin, nous jouons souvent un rôle dans notre vie tel un pantin que nos ancêtres se plaisent à manipuler.

Dès 1913, Freud commençait à évoquer le fait que les fautes de notre arbre se transmettaient au fil des générations. Les constellations familiales nous permettant de "rejouer" et de "remettre à sa place" tout notre clan pour enfin alléger notre vie.

J'aime bien le mot "constellation" car il fait penser en premier lieu aux étoiles et si nos étoiles dans le ciel se plaçaient en désordre total, elles ne nous permettraient plus de nous déplacer en toute sécurité. Notre clan c'est la même chose, nous avons quelquefois pris une place qui ne nous est pas destinée, et ces constellations familiales vont nous permettre enfin de remettre chacun à sa place et pouvoir avancer sereinement et dire des choses qu'on n'a pas pu dire.

Au sein d'un groupe, chacun vient avec son intention dans le but d'avancer et de remplacer les non-dits. Aucun jugement, aucune leçon, aucun reproche ne sont donnés, mais plutôt des actes, des paroles de réconciliation, d'amour...nous reprenons notre vie en main en nous réconciliant avec notre clan.

Témoignage d'un atelier

En mars dernier j'ai enfin eu l'occasion d'intégrer un groupe pour un atelier en constellations familiales; entre un mélange de curiosité, d'intérêts personnels, quelque chose d'imperceptible me poussait.

Plusieurs critères rentraient en jeu, connaitre les personnes qui organisaient, et l'Univers a décidé du bon moment. Surtout faire confiance à ce qui arrive au moment adéquat. Une personne, comme un chef d'orchestre, nous demande à tous de se présenter brièvement, en général un cercle d'une dizaine de personnes permet déjà de bien travailler en "petit comité", et se mettre en cercle permet d'avoir chacun sa place. Se confier, intimement sur des histoires douloureuses de notre vie n'est pas simple; chaque histoire restera dans l'intimité du groupe, pas de jugement entre nous.

Quand arrive mon tour de passer, je m'assois à coté de la personne qui dirige l'atelier, un peu impressionnée malgré un important travail sur moi depuis longtemps et ma formation en psychogénéalogie. C'est comme si l'Univers et mon clan commençaient à discuter déjà entre eux et moi au milieu de tout ça! Comment je me sens? Opprimée, la peur au ventre...une peur enfouie au fond de moi depuis l'âge de mes 5 ans.

Cela fait des années que j'ai un sommeil entrecoupé, que je suis sur mes gardes...Pourquoi? Je le sais au fond de moi, je le reconnais mais sans toucher vraiment la raison de base. Les premières questions qu'on me pose sont familières, en pyschogénéalogie on tient compte de la place dans notre fratrie, chacun à sa place, que ce soit les vivants ou les morts. Donc je suis la 3e mais la 2e vivante car dans ma lignée maternelle, les premières petites-filles mouraient à 5 mois d'une méningite. En faisant ma formation j'ai travaillé les deuils dans ma famille, la violence etc..mais là apparement quelque chose n'était pas à sa place. À l'âge de 5-6 ans ma soeur ainée s'est mariée et c'est à partir de ce moment-là que j'ai été confrontée à la violence entre mes parents. Avant, ma grande soeur m'emmenait me promener en attendant que l'"orage" passe, donc je n'ai aucun souvenir de scènes de violence avant cet âge-là...

En perdant sa première petite fille ma mère ne s'en est jamais remise, les deuils répétitifs non réglés dans une famille pèsent des tonnes sur les épaules des descendants. Ma soeur aînée est ce qu'on appelle l'enfant de "remplacement" car elle vient au monde pratiquement jour pour jour un an après le décès de notre soeur ainée. L'enfant de remplacement est censé fermer la blessure béante d'un deuil inacceptable et incompréhensible pour une famille et surtout pour une maman si je puis dire. Moi j'arriverai 14 ans plus tard... je comprends, il y a peu de temps que je suis le "médicament" de ma mère ! Je serais toujours à l'écoute de ses histoires du passé répétitives et incessantes, ce qui me permet à ce jour d'être à l'écoute des gens et aussi d'avoir pû dévélopper mon intuition..... La suite dans un prochain article.

Elisabeth Lamard, sera présente chez Délassa à Limoges quelques jours en septembre si l'expérience des constellations vous tente. Vous pouvez également la joindre par mail : lamard.elisabeth@neuf.fr

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