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Photo du rédacteurAlison chez Délassa

Quand la tête se perd...



«Mardy Bum» (avec traduction) par Arctic Monkeys

Now then Mardy Bum

I see your frown

And it's like looking down the barrel of a gun

And it goes off

And out come all these words

Oh there's a very pleasant side to you

A side I much prefer

It's one that laughs and jokes around

Remember cuddles in the kitchen

Yeah, to get things off the ground

And it was up, up and away

Oh, but it's right hard to remember

That on a day like today when you're all argumentative

And you've got the face on (2)

TRADUCTION

Maintenant, boudeuse

Je vois ton froncement de sourcils

Et c'est comme regarder le canon d'un fusil

Et ça explose

Et en dehors de tous ces mots

Oh il y a un coté vraiment plaisant chez toi

Le coté que je préfère

C'est celui qui rit et plaisante

Souviens-toi des câlins dans la cuisine

Ouais, pour aller au fond des choses

Et c'est allé en l'air et loin

Oh, mais c'est vraiment dure de se souvenir

Qu'un jour comme aujourd'hui quand tu es complètement entêtée

Et que tu es en colère contre moi

Un voyage imprévu pour accompagner mes parents vers mon pays natal. Une maman qui ne savait plus qui était cette femme aux boucles rousses qui lui tenait le bras, elle disait à mon père "raconte, c'est quelqu'un de célèbre ? ". Non c'était juste moi, sa fille depuis 52 ans, désemparée de voir à quel point on peut se perdre, si vite, perdre le contrôle de soi-même...

Mon frère, qui m'a rejoint sur place, m'a fait écouter les paroles de cette chanson juste après une crise de paroles blessantes sorties de la bouche d'une femme qui n'était plus notre maman, l'espace de quelques instants.

Des crises de fou rire avec papa pour un rien, la fatigue et la nervosité qui s'installaient. Cela faisait 3 semaines intenses que le rythme s'accélérait et que la maladie de Parkinson de maman prenait une tournure plus grave. Mon nouveau rôle d'auxiliaire de vie (mon père était déjà un habitué mais pas à ce point) me pesait, car j'étais trop attachée émotionnellement à ma "patiente " et physiquement c'était éprouvant. Dans ces moments-là, on avance pour tenir, sans se poser trop de questions, gérer le quotidien devient la mission principale, rien d'autre.

Elle crie, je crie, elle jure, je me retiens, elle tire, je pousse, car rester dans la douceur face à un comportement agressif ou hystérique n'est pas chose simple. On se dit "reste calme, ce n'est pas elle, la maladie a usurpé son être et son corps, sa tête ne lui appartient plus ". Je me suis "connectée" à maman énergetiquement et pendant quelques instants j'étais dans sa tête, j'ai ressenti la peur de me plus contrôler ses gestes, ses pensées, ses paroles...terrifiant.

J'aurais voulu faire un comparatif du service social de santé en Grande-Bretagne (NHS) et celui de la France, mais difficile de comparer deux systèmes totalement différents et puis j'évite de généraliser. En tout, cas en moins de trois semaines (depuis leur arrivée en France chez moi et notre retour en Angleterre deux semaines plus tard), on avait réussi (avec mon frère) à mettre en place de nombreux dispositifs. Une aide à domicile, des rendez-vous médecins, spécialistes, prises de sang, installation d'appareils connectés de surveillance et d'appels d'urgence, déménagement de chambre et réaménagement au rez-de-chaussée.

Cet article est volontairement court, je ne cherche pas à étaler ma vie, juste vous communiquer cette petite fenêtre à la suite de mon article sur les parents âgés. Mon départ d'Angleterre fut douloureux, mon papa qui rêve de me voir réinstallée là-bas (aucune chance, j'adore trop ma vie en France), maman qui pleurait avec moi, ses larmes se mêlant aux miennes.

Des promesses de visites beaucoup plus régulières, la fatigue, j'étais littéralement éreintée à lever et déplacer une personne qui n'avait plus assez de force dans les jambes et les bras. Note à moi-même : ne pas culpabiliser, c'était mon choix de partir pour la France, nous vieillissons tous, malgré notre devoir envers nos parents, nous ne déménageons pas tous pour être à leurs côtés.

De retour depuis peu en France, je visualise le quotidien de papa et la souffrance de maman et je ne peux pas encore prendre plaisir à être loin de tout cela. Cela faisait environ 35 ans que je n'avais pas vécu 24/7 auprès de mes parents et on s'habitue après les premières prises de tête. Tous les trois, main dans la main dans l'avion, voyage vers une vie plus assistée, et moins indépendante pour eux. Trois semaines de pleures, quelques rires, de souvenirs, d'organisation, d'espoir, d'amour, de colère contre cette perte de contrôle. Une famille déchirée par une maladie qui ne repart pas, qui ne fait que se dégrader et contre laquelle les médecins semblent désemparés.

Le mot positif : profiter de sa vie, de sa santé, ici et maintenant, être dans l'amour dans tout ce qu'on fait, la rancune n'a pas sa place, le désespoir non plus. Vivre, se battre pour être heureux, car oui le bonheur est une lutte constante, mais il en vaut tellement la peine, saisissez-le à chaque instant.

Si la maladie d'un proche vous pèse, prenez rendez-vous chez Délassa à Limoges ou par téléphone, pour partager vos peines et retrouver le sourire.

Alison

06 26 75 73 76


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